jeudi 9 novembre 2017

Achats de novembre




Viens mourir avec moi



Auteurs : SANDER Karen
Trad. de l' allemand par Dominique Autrand.
Paris : Albin Michel, 2017
388p. Collection : Spécial suspense
En Rhénanie, trois assassinats de femmes, particulièrement atroces, sont commis en peu de temps. Les autopsies révèlent qu’il s’agit à chaque fois de transsexuels masculins opérés. La mise en scène macabre contient à l’évidence un message. Liz, psychologue spécialisée en criminalité, s’engage malgré elle à aider le commissaire Stadler dans son enquête. D’autres meurtres s’enchaînent et touchent bientôt son entourage. Y a-t-il un rapport ? La clé de l’énigme serait-elle liée à son passé ?
Ce thriller parfait est construit autour d’un tandem classique : une jeune femme possédant un don, en plus d’une solide formation scientifique, et un policier séduisant au professionnalisme irréprochable. Si l’ambiance générale rappelle les séries américaines qui envahissent nos petits écrans, on a le sentiment que l’auteur assume cette ressemblance et relève même le défi avec beaucoup d’habileté. La mécanique bien huilée permet de suivre sans difficulté une intrigue à cheval sur deux périodes, deux séries de crimes distinctes, et des protagonistes aux identités interchangeables ; chaque scène est bien construite, les personnages bougent et échangent de façon convaincante ; un brin d’ambiguïté entre les deux héros pigmente le tout. Une grande absente cependant dans ce suspense formaté : l’émotion. (A.Lec. et A.-M.D.)
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Bakhita


Auteurs : OLMI Véronique
Paris : Albin Michel, 2017
455p.
Enlevée enfant à sa famille soudanaise, vendue comme esclave, transportée en Vénétie où elle trouve refuge auprès de religieuses qui l'éduquent, Bakhita (1869-1947) connaît un destin à la fois hors normes et singulièrement personnel. Dans les années 30, son histoire dite alors "merveilleuse" sert, bien malgré elle, la propagande missionnaire mussolinienne en Ethiopie. Elle est béatifiée puis canonisée en 2000 par le pape Jean-Paul II. 2
Ni hagiographie – malgré le sujet –, ni biographie, le roman de Véronique Olmi (J'aimais mieux quand c'était toi, NB mai 2015) est le portrait à coeur d'une âme simple mais forte, indestructible malgré les épreuves épouvantables et les violences subies dans sa jeunesse. C'est aussi l'histoire de la reconstruction d'une personnalité sur les décombres laissés par la perte, perte de l'identité, perte du langage, perte des repères, perte de l'espoir et de la liberté. La narration, précise et riche, reflète et modèle cette renaissance. Après la violence des terribles chapitres africains, vient l'apaisement dans le silence des instituts religieux italiens. Aussi exceptionnelle et historiquement marquée soit-elle, la vie de Bakhita trouve des échos douloureux dans certains événements contemporains entachés de violence et de racisme. (T.R. et C.G.)
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La Fille qui rendait coup pour coup, Millénium 5


Auteurs : LAGERCRANTZ David
Trad. du suédois par Hege Roel-Rousson.
Arles : Actes Sud, 2017
398p. Collection : Actes Noirs
Virtuose du Net, Lisbeth Salander, emprisonnée pour une peine injustifiée, doit affronter une détenue violente et surtout élucider des informations sur son passé. Léo Mannheimer, homme d’affaires et musicien doué, vit mal, malgré un environnement favorable. Le directeur du journal Millenium s'intéresse à ces deux personnages, remonte le temps, retrouve des traces et des témoins de pratiques suspectes. Qui sont les responsables de l'enfance secouée de Lisbeth et Léo ? La terrifiante vérité sera-t-elle débusquée ?
David Lagercrantz (Indécence manifeste, NB mai 2016) a pris la suite de Stieg Larsson, décédé, auteur des trois premiers volumes de la série dont on retrouve ici les principaux personnages. L'histoire prend appui sur le thème de la gémellité et sur les questions qu’elle pose : que deviennent des jumeaux s'ils ont une éducation différente ? Quid de l’inné et l’acquis ? Ce qui a conduit, souvent sous couvert de recherches scientifiques, à des expériences terrifiantes, traumatiques pour les enfants. L'intrigue, qui tarde à se mettre en place devient aussi confuse par la foule de personnages, de digressions et de flash-back. Malgré l’intérêt du sujet, le roman assez plat n'éveille ni curiosité ni émotion. (L.D. et M.Bo.)
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Le début des haricots


Auteurs : GAYRAL Fanny
Paris : Albin Michel, 2017
218p. Env.
Anna, médecin urgentiste célibataire, obsédée par son travail, exerce dans l’hôpital où son père règne despotiquement sur la cardiologie. Celui-ci oblige sa fille à le représenter au congrès annuel de cardiologie, à San Francisco, mais cette fois-ci, Anna regimbe ! Arrivée sur place, elle fugue dans un stage de développement personnel, thème : le courage… Elle le suit malgré les obstacles, tombe sur une équipe pleine d’empathie, et tout change !
Un premier roman qui s’est déjà fait connaître par internet. L’auteur est médecin, on peut lui faire confiance pour la partie médicale, et c’est avec humour qu’elle se joue du vocabulaire professionnel ; son héroïne est campée avec une tendresse allègre, les péripéties de ses aventures, les obstacles rencontrés sont savamment répartis et organisés pour un agréable suspense. Un réconfortant roman de détente, optimiste et enthousiaste, entre émotion, crainte et énergie, qui fera du bien à ses lecteurs. (E.B. et A.-C.C.M.)
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Une fois dans ma vie


Auteurs : LEGARDINIER Gilles
Paris : Flammarion, 2017
418p.
Un trio de femmes, liées par leurs activités théâtrales, entretient l’amitié, la solidarité et l’assistance mutuelle pour affronter les difficultés personnelles. Ses enfants partis, Eugénie, la cinquantaine, frôle la dépression. Céline, la quarantaine, surmonte les déceptions dues à un ex-mari mauvais payeur, un amant peu fiable et l’éducation d’un adolescent. Juliette, jeune trentenaire, espère qu’un récent coup de foudre la sauvera d’idylles éphémères. Le régisseur Victor, un blagueur impénitent, mène la troupe. Quand l’avenir est menacé, tous doivent s’impliquer pour éviter le pire.
Gilles Legardinier, scénariste, réalisateur, auteur de romans policiers (Le premier miracle, NB décembre 2016), signe un ouvrage particulièrement optimiste et sentimental. Si de nombreuses scènes sont comiques  déclaration d’amour à la paire de pieds d’un garagiste, scène de rupture où l’amante maltraitée emprunte le vocabulaire juridique, d’autres sont plus souvent banales ou trop naïvement positives, voire invraisemblables. Trop de personnages secondaires compliquent le propos. Des péripéties extravagantes du style Club des Cinq surgissent sans améliorer le suspense. Cependant, voici une histoire qui rassure et détend.  (S.La.)
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Point cardinal


Auteurs : RÉCONDO Léonor de
Paris : Sabine Wespieser, 2017
224p.
Laurent et Solange forment un couple harmonieux depuis près de vingt ans. Deux enfants, Thomas et Claire, seize et treize ans. Tout va bien. Mais le samedi après-midi, au lieu d’aller à son club de sport, Laurent se transforme, dans sa voiture, sur un parking isolé, en une belle femme blonde, maquillage outrancier et talons hauts pour aller danser au Zanzibar avec ses « copines ». C’est là qu’il se sent bien, enfin. Petit à petit, il entreprend toutes les démarches nécessaires pour devenir la femme qu’il sent en lui.
Léonor de Récondo, violoniste et écrivain, après Amours (NB, mars 2015), se penche à nouveau sur la relation des hommes avec leur corps. Le héros de son roman se cherche depuis l’enfance jusqu’à ce qu’il éprouve le désir impérieux d’être une femme. Cette transformation progressive, il l’assumera au sein de sa propre famille, sans vraiment l’en avertir ni la préparer. Mais seul son fils rejette ce père qu’il ne reconnait plus. La description des changements physiques qui s’opèrent chez le héros est bien observée. Par contre, son rapport aux autres, et en particulier à ses proches, parait totalement invraisemblable et irréel. (A.M. et B.T.)
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Les huit montagnes


Auteurs : COGNETTI Paolo
Trad. de l' italien par Anita Rochedy.
Paris : Stock, 2017
298p. Collection : La Cosmopolite
Par nostalgie de la montagne qui les a réunis, les parents de Pietro louent une masure dans un hameau perdu du Val d’Aoste. Pietro enfant de la ville a onze ans, comme Bruno un petit paysan avec qui il se lie d’amitié. Chaque été jusqu’à ses vingt ans Pietro y passe ses vacances d’été et retrouve Bruno qui lui fait découvrir son domaine. Il grimpe les sommets avec son père tandis que sa mère lui parle des arbres. Ce n’est qu’à la mort de son père qu’il retourne dans les montagnes que Bruno n’a pas quittées.
La montagne, l’amitié, la filiation habitent ce roman au ton personnel, intime et sincère révélant puissamment des souvenirs enfouis. Ceux d’un fils envers son père cet étranger qu’il découvre car la montagne parle d’eux de leurs attentes, de leurs déceptions et de cette même attirance vers les sommets. Une autre montagne lui est donnée par son ami, celle du labeur et de la solitude. Dans ce roman au parfum autobiographique Paolo Cognetti, (Sofia s’habille en noir, NB novembre 2013), séduit par l’intensité de cette amitié faite de silences et de complicité. Une déclaration d’amour à la montagne gardienne éternelle de son enfance et de l’amitié. (L.C. et S.L.)
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Le jour d'avant


Auteurs : CHALANDON Sorj
Paris : Grasset, 2017
331p.
27 décembre 1974. Un coup de grisou dans la mine de Liévin fait quarante-deux morts. Joseph en réchappe. Gravement brûlé, il meurt à l’hôpital au bout d’un mois. Un an plus tard exactement, Michel, son jeune frère, retrouve leur père pendu. Dans une de ses poches, un papier avec ces mots : « Michel, venge-nous de la mine ». Bien des années après, ce dernier, en deuil de sa femme, lâche son travail de routier et rentre au pays sous un faux nom pour retrouver le contremaître qu’il tient pour responsable de la mort de son frère.
Jeune journaliste lors de cette catastrophe, Sorj Chalandon (Profession du père, NB octobre 2015) s’était promis de crier son indignation sur la condition des mineurs et la fatalité du grisou. D’une plume incisive et empathique, en Zola du XXIe siècle, il exprime, à travers Michel, le narrateur, sa fascination pour la vaillance des hommes et son horreur de la mine. Il crache sa haine – comme les vieux mineurs leurs poumons – envers ceux qui les menèrent à la mort, l’oeil sur le rendement. À la fois roman social percutant et thriller psychologique sur fond de culpabilité : un bel hommage aux gueules noires. (C.-M.T. et C.G.)
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La nuit des béguines


Auteurs : KINER Aline
Paris : Liana Levi, 2017
327p. Collection : littérature étrangère
1er juin 1310, place de Grève à Paris, Marguerite Porete, une béguine de Valenciennes, auteur d’un ouvrage jugé hérétique, Le miroir des âmes simples et anéanties, est brûlée vive. L’inquiétude monte dans le béguinage royal parisien où vivent en communauté des femmes seules, libres, mi-moniales mi-laïques, qui étudient, prient, chantent, travaillent, enseignent et soignent. Elles se mettent en danger en recueillant et en cachant une jeune rousse mutique et rebelle qui fuit un mari tortionnaire.
Un béguinage fondé par saint Louis a bien existé dans le quartier du Marais et il en reste des vestiges. Sous le règne de Philippe le Bel, les querelles religieuses enfièvrent Paris, emplissent les prisons, enflamment les bûchers. Le procès des Templiers, la toute-puissance de l’Inquisition empoisonnent l’atmosphère. Aline Kiner (La vie sur le fil, NB juin 2014) fait un portrait très sombre de cette époque où rôdent la terreur, la violence et la délation. L’écriture froide, aux accents de l’époque, est au service d’un contexte historique rigoureux et austère. Mais l’émotion affleure dans le portrait nuancé de femmes remarquables et attachantes, de la compréhensive et humaine herboriste à la lettrée latiniste solitaire. Une lecture des plus intéressantes. (V.M. et M.S.-A.)
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L'Art de perdre

Auteurs : ZENITER Alice
Paris : Flammarion, 2017
505p.
1954, prémices de la guerre d’Algérie. Ali exploite une oliveraie en Kabylie qui devient le théâtre d’enlèvements et d’exécutions sommaires. En 1962, en qualité de harki, il est contraint avec sa famille de quitter son pays pour la France. Il connaît un camp de regroupement dans le Sud-ouest, puis un hébergement temporaire, enfin un logement en Normandie où grandissent ses enfants. L’un d’eux, Hamid, s’intègre avec succès à la culture française. Mais il faut attendre cinquante ans pour que Naïma, petite-fille d’Ali, décide de retourner en Algérie.

Dans cette volumineuse saga sur trois générations, Alice Zeniter, jeune romancière et dramaturge (Juste avant l’oubli, NB octobre 2015) développe le thème du déracinement familial avec son lot de fatalités, de silences, de souvenirs occultés. Après un long travail d’adaptation – fait d’échecs et de réussites – les plus jeunes s’intègrent dans le pays où ils sont nés. Racisme, mémoire obscurcie, identité écartelée entre deux terres et deux cultures sont habilement développés. Mais le ton neutre, comme distancié, la narration et la chronologie assez classiques enlèvent un peu de consistance et de vivacité à cette histoire familiale. (L.D. et A.Le.)
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La vie secrète des arbres, ce qu'ils ressentent, comment ils communiquent, un monde nouveau s'ouvre à nous


Auteurs : WOHLLEBEN Peter
Trad. de l' allemand par Corinne Tresca.
Paris : Les Arènes, 2017
260p.
Fort de son expérience de forestier pendant vingt ans dans la forêt allemande, Peter Wohlleben livre ses observations fortement étayées par des références scientifiques originales. Amoureux des arbres, il révèle leur solidarité par la transmission d’informations via les racines, la recherche de l’eau à l’aide des champignons ou encore la réalité des signaux électriques et des odeurs qu’ils ne cessent d’émettre. Les mousses, les lichens, les insectes et jusqu’à la dent des cervidés influent sur le rythme fort lent du développement de la forêt. Dans un style clair et vivant au moyen de chapitres courts mais denses, émaillés d’exemples évocateurs, passionnant et passionné, il fait partager ses découvertes. On adhère à sa pratique qui a évolué d’une forêt productiviste à une « écoforesterie » alternative. Ce plaidoyer d’un homme de terrain pour une exploitation plus respectueuse des arbres est vivifiant et parvient certainement à modifier notre regard. D’incroyables surprises, de l’émotion et du merveilleux, l’ouvrage d’un excellent conteur. (J.D. et V.M.)
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Un jour, tu raconteras cette histoire


Auteurs : MAYNARD Joyce
Trad. de l' anglais par Florence Lévy-Paoloni.
Paris : Philippe Rey, 2017
427p. Env.
Divorcée à trente-cinq ans avec trois enfants, Joyce vit seule depuis vingt ans, malgré des liaisons passagères. En 2011, elle rencontre Jim, comme elle divorcé et père de famille. C’est le coup de foudre, elle l’épouse ; mais après une année et demie de bonheur parfait, Jim est atteint d'un cancer du pancréas. Il lui reste vingt mois à vivre…
Joyce Maynard (Les règles d’usage, NB décembre 2016) est ici sa propre héroïne et livre son expérience de femme accompagnant jusqu’à la mort l’homme aimé. Le livre s’ouvre sur la simple étude d’un couple américain de San Francisco – elle journaliste et romancière, lui juriste – avec, pour chacun, une histoire conjugale et familiale compliquée, l’épisode le plus difficile pour elle ayant été l’adoption manquée de deux jeunes Éthiopiennes. Le récit monte en puissance lors des derniers mois de leur vie à deux, bouleversée par la maladie. Sans pathos et dans un style d’une grande fluidité, tout est dit : la souffrance physique et morale, les traitements médicaux, les sentiments qui s’approfondissent, la lutte quotidienne, le déni, les petits moments de bonheur qui valent de l’or et tout ce qui aide à aller de l’avant, jusqu’à l’acceptation finale. Bouleversant de justesse et de vérité. (L.K. et C.G.)
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Dans le désert


Julien Blanc-Gras
ISBN : 9791030701586
Éditeur : AU DIABLE VAUVERT (14/09/2017)
Du Qatar à Oman, en passant par Dubaï et le Bahreïn, Julien Blanc-Gras nous guide à travers un nouveau monde à la démesure fascinante où tout peut arriver, pour le meilleur ou pour le pire. Parviendra-t-il à réconcilier l'Orient et l'Occident en soulevant le voile des apparences ? Réussira-t-il à se faire des amis dans le désert ?Un périple brûlant, servi par la bienveillante ironie de l'auteur de Touriste.
Après un voyage dans le grand Nord (Briser la glace, 2016), l’auteur nous emmène dans les pays du Golfe. Toujours avec beaucoup d’humour, on  apprend plein de choses… (ACM)

























































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