jeudi 28 juin 2018

Achats de juin


Le bon coeur



Auteurs : BERNARD Michel
Paris : La Table Ronde, 2018
233p. Collection : Vermillon
À Vaucouleurs, en ce début de 1429, le sire de Beaudricourt, exaspéré, cède aux sollicitations d'une petite paysanne lorraine qui prétend répondre à un appel divin lui enjoignant de libérer Orléans de l'occupation anglaise et de faire sacrer le Dauphin à Reims... À Chinon, Jeanne convainc Charles de Valois de lui donner armes et compagnons. Orléans délivrée, la route est ouverte jusqu'à Reims où Charles VII est sacré le 17 juillet 1429. On connaît la suite : après les victoires, la défaite à Compiègne jusqu'au martyre de Jeanne à dix-neuf ans.
On pensait tout connaître de cette histoire si souvent racontée ! L'ouvrage de Michel Bernard (Deux remords de Claude Monet, NB novembre 2016) n'apporte aucune révélation historique ni thèse extravagante (comme il y en a tant) sur Jeanne d'Arc. L'intérêt est ailleurs : le récit, à la tension dramatique sans faiblesse fait émerger l'humanité des scènes de soldatesque, donne à voir les paysages avec une sensibilité de peintre, et par-dessus tout, prête vie aux personnages historiques. Un joli roman – un de plus – d'une simplicité attachante, où l'on suit avec émotion ou intérêt le parcours de l'héroïne, qui appartient au roman national de la France. (M.M. et M.Bo.)
Document issu du site internet L'hebdo des Notes. Les droits de reproduction sont réservés et strictement limités.

Sang famille



Auteur : BUSSI Michel
Paris : Presses de la cité, 2018




494p

«Je m'appelle Colin Rémy. J'ai seize ans. Je suis orphelin.
C'est du moins ce que tout le monde m'a toujours dit. Pour ma part, je ne l'ai jamais vraiment cru.
C'est aussi pour cela que je suis retourné cet été d'août 2000 à Mornesey, la petite île anglo-normande au large de Granville où j'ai passé les premières années de ma vie.
C'est alors que tout a basculé dans la folie.

mardi 5 juin 2018

Prix Hors Champ 2018

Marx et la poupée

Marx et la poupée
   
Auteurs : MADJIDI Maryam
Paris : Le nouvel Attila, 2017
201p.
ISBN : 978-2-37100-043-8
18.00 € TTC
Mise en ligne le 26/09/2017
Fille d'opposants communistes dans un Iran bouleversé par la révolution, Maryam Madjidi ressent les soubresauts de la violence politique dès le début de sa vie à l’intérieur du ventre maternel. De sa petite enfance elle garde des images mêlées d’angoisse et de tendresse. Délaissant la politique, ses parents décident de s’exiler en France. Pour Maryam cette deuxième naissance se fait dans la douleur : déchirement de quitter le pays natal, séparation de sa grand-mère adorée… Il lui faut ensuite oublier sa langue maternelle pour se fondre dans le français et reprendre racine.


Maryam Madjidi restitue son enfance d’une écriture originale, par petites touches. Elle avance comme le ferait sa mémoire en balançant entre présent et passé, faisant resurgir les images marquantes, dialoguant fictivement avec ses proches, mettant à distance parfois la petite fille qu’elle était. Ces bribes de mémoire racontent le chagrin de l’exil, l’équilibre difficile à trouver lorsque l’on se construit sur deux langues : le persan et le français. Son coeur balance. Oublier l’une pour posséder l’autre ? Revenir à ses origines ? Le récit d’une grande finesse est tour à tour réaliste, onirique, émouvant et d'une élégante légèreté. (F.E. et C.B.)
( Extrait des Notes bibliographiques et avec leur aimable autorisation)

LE PRIX CBPT 2018

La nuit des béguines

La nuit des béguines
   
Auteurs : KINER Aline
Paris : Liana Levi, 2017
327p. Collection : littérature étrangère
ISBN : 978-2-86746-946-6
22.00 € TTC
Mise en ligne le 29/08/2017
1er juin 1310, place de Grève à Paris, Marguerite Porete, une béguine de Valenciennes, auteur d’un ouvrage jugé hérétique, Le miroir des âmes simples et anéanties, est brûlée vive. L’inquiétude monte dans le béguinage royal parisien où vivent en communauté des femmes seules, libres, mi-moniales mi-laïques, qui étudient, prient, chantent, travaillent, enseignent et soignent. Elles se mettent en danger en recueillant et en cachant une jeune rousse mutique et rebelle qui fuit un mari tortionnaire.
 Un béguinage fondé par saint Louis a bien existé dans le quartier du Marais et il en reste des vestiges. Sous le règne de Philippe le Bel, les querelles religieuses enfièvrent Paris, emplissent les prisons, enflamment les bûchers. Le procès des Templiers, la toute-puissance de l’Inquisition empoisonnent l’atmosphère. Aline Kiner (La vie sur le fil, NB juin 2014) fait un portrait très sombre de cette époque où rôdent la terreur, la violence et la délation. L’écriture froide, aux accents de l’époque, est au service d’un contexte historique rigoureux et austère. Mais l’émotion affleure dans le portrait nuancé de femmes remarquables et attachantes, de la compréhensive et humaine herboriste à la lettrée latiniste solitaire. Une lecture des plus intéressantes. (V.M. et M.S.-A.)
(Extrait des Notes Bibliographiques et avec leur aimable autorisation)

Achats de mai 2018




Une famille très française

Auteurs : GUILLAUD Maëlle
Paris : Héloïse d'Ormesson, 2018
205p.

Fille d'une juive marocaine et d'un médecin breton, Charlotte a pour amie Jane, issue d'une famille provinciale étriquée qui la fascine. L'exubérance de sa mère, les traditions marocaines de sa grand-mère, l'humour de son père lui paraissent insupportables au regard de cette famille à laquelle elle cherche à s'identifier. Mais le modèle peut être trompeur.
Maëlle Guillaud (Lucie ou la vocation, NB décembre 2016) raconte, dans ce deuxième roman, une fable sur l'être et le paraître ; pourquoi une jeune fille issue de l'immigration devrait-elle se sentir inférieure par rapport à une famille française, « bien sous tous rapports » ? Écrit en courts chapitres et en très courtes phrases, le récit est un peu caricatural mais l'émoi de la jeune fille ne laisse pas indifférent. L'auteur décrit de façon juste le malaise adolescent, la culpabilité, la honte de sa famille et la fin de l'insouciance, mais l'ensemble reste assez manichéen et les idées sont trahies par une écriture trop hachée. L'intérêt réside dans le processus d'idéalisation d'une jeune fille aux origines modestes, la peinture de l'hypocrisie bourgeoise et l'évocation des traditions juives. (M.-F.C. et Maje.)
Document issu du site internet L'hebdo des Notes. Les droits de reproduction sont réservés et strictement limités.

Vers la beauté




Auteurs : FOENKINOS David
Paris : Gallimard, 2018
224p. env. Collection : Blanche

La candidature d'Antoine à un poste de gardien de salle au musée d'Orsay a tellement intrigué Mathilde, la DRH, qu'elle a souhaité le recevoir elle-même. Maître de conférences reconnu aux Beaux-Arts, Antoine a postulé ! Burn out ? Lassitude d'enseigner ? Rupture ? Non, simple envie d'être assis au milieu des tableaux. Retenu pour la salle Modigliani, soucieux d'invisibilité, il détonne et étonne quand il s'adresse au portrait de Jeanne Hébuterne ! Tant de singularité cache forcément quelque chose…