vendredi 9 juin 2017

Les nouveautés de Juin 2017




Indian Creek : un hiver au cœur des Rocheuses

 
 
Auteurs : FROMM Pete
Indian Creek Chronicles : trad. de l' américain par Denis Lagae-Devoldère.
Paris : Gallmeister, 2006
Presque en fin d'études dans un lycée de Milwaukee, le jeune Pete Fromm est plus préoccupé des championnats de natation que du choix d'une université. Pratiquant le camping, le canoë, la randonnée, il décide d'étudier la biologie animale à Missoula dans le Montana. Son compagnon de chambre lui fait partager
sa passion pour les récits de trappeurs. Pete a dix-neuf ans en 1978 quand il accepte un “job” inattendu : sept mois en solitaire dans l’Idaho au coeur des Rocheuses à surveiller des oeufs de saumon. Il raconte son aventure : le grand froid sous une tente de toile, la solitude avec son petit chien Boone pour seul compagnon, la chasse – grouses, élan, lion des neiges – ses enthousiasmes, ses moments d'accablement, le dépassement de soi, la beauté de la nature sauvage...
Ex-ranger aujourd'hui écrivain, l'auteur donne un récit simple et vrai, un témoignage souvent drôle sur son rude apprentissage. Une lecture rafraîchissante, tonique, qui n'ennuie pas une seconde.
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Ma mère, cette inconnue

 
Auteurs : LABRO Philippe
Ma mère, cette inconnue
Paris : Gallimard, 2017
128p.
Philippe Labro (On a tiré sur le Président, NB février 2014) raconte le destin extraordinaire de sa mère Netka. Ravissante, douée pour les études, poète, elle est née à Dresde d’une institutrice et d’un comte polonais qui ne l’a pas reconnue. Sa propre mère, elle-même de père inconnu, l’abandonne dans une pension pour enfants. À vingt ans elle rencontre son grand amour partagé, Jean Labro, de vingt ans son aîné, qui lui donnera quatre fils. Commencé il y a quinze ans, le récit interrompu par la dépression de l'auteur, repris auprès d’une maman âgée fermée sur ses secrets, a été difficile à écrire. Un défi que celui de faire revivre cette femme courageuse et discrète, voire mutique sur son passé ponctué d’inconnues, d’absences et d’abandons. L’auteur le relève et évite l’hagiographie dans l’hommage tendre et admiratif qu’il rend à la gaieté, au mystère de cette femme humaine et aimante qu’il aurait voulu mieux chérir. (M.-F.C. et C.R.P.)
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La fille idéale

 
Auteurs : MACMILLAN Gilly
Trad. de l' anglais par Christel Paris.
Paris : Les Escales, 2017
468p. Collection : Les Escales Noires
Zoé, dix-sept ans, pianiste virtuose, se produit dans une église de la banlieue de Bristol. Trois ans auparavant, ayant conduit en état d’ivresse et jugée coupable de la mort de trois camarades, elle a été condamnée à un séjour dans un centre de détention pour mineurs. Ce concert représente pour elle un nouveau départ. Mais le père de l’une des victimes surgit dans l’église et lui crie sa haine. Six heures plus tard, sa mère est assassinée.
L’héroïne, adolescente surdouée et écorchée vive, est écrasée par la culpabilité. Elle a changé d’identité, de ville et tente de se reconstruire. Sa mère qui l’a soutenue sans relâche, s’est remariée et la famille recomposée entreprend la « vie de la deuxième chance ». Mais le passé ne peut s’effacer. Ce ne sont pas les principaux événements, connus dès le début, qui font la richesse du livre, mais les émotions de tous les personnages, leurs réactions, leurs réflexions. Les principaux protagonistes prennent tour à tour la parole. La tension monte progressivement dans ce thriller qui se lit d’un trait. (C.P. et M.S.-A.)
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La grand-mère de Jade

 
 
Auteurs : DEGHELT Frédérique
Arles : Actes Sud, 2009
400p. env. Collection : un endroit où aller
Apprenant que "Mamoune", sa charmante grand-mère, doit être envoyée dans une maison de retraite, Jade, jeune journaliste, décide de l'installer dans son appartement parisien. Entre Mamoune, qui révèle des talents insoupçonnés, et sa petite fille, l'entente est parfaite. De plus, chacune découvrira le partenaire idéal.
Malgré quelques longueurs et un côté conte de fées assez peu crédible déjà remarqué dans La Vie d'une autre (N.B. fév. 2007), ce roman n'est pas dépourvu de qualités : portraits assez fouillés des deux héroïnes, quelques jolies remarques sur les difficultés de l'écriture, sur l'opposition des modes de vie campagnard et parisien.

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Suisen

Auteurs : SHIMAZAKI Aki
Arles : Actes Sud, 2017
161p.
À Nagoya, Goro, la cinquantaine, président d’une société familiale, est marié et père de deux grands enfants. Très mondain, il sort avec ses clients et surtout avec deux maîtresses dont l’une est une superbe actrice. Sa réussite semble complète. Or, soudain tout bascule, ses enfants ne font pas les études souhaitées, ses maîtresses le congédient et sa belle-mère l’exclut de la présidence. Bientôt sa femme refuse ses trahisons et demande le divorce. Plongé dans le désespoir, il revit son enfance orpheline…
Renouant avec l’évocation pessimiste d’une société japonaise contemporaine qui broie ses citoyens, l’auteur (Hôzuki, NB octobre 2016) relève cependant des évolutions vers la modernité. Les enfants ou les femmes ne supportent plus certaines situations traditionnelles et injustes. Échecs amoureux et professionnels entament l’assurance acquise péniblement. La peinture de l’égoïsme masculin est pimentée d’une pointe de satire. L’analyse psychologique d’une existence bouleversée par une grave fêlure infantile, suivie de l’effondrement des certitudes est habilement illustrée en de courtes phrases. Écrivant en français et résidant à Montréal, Aki Shimazaki possède le recul indispensable pour analyser son ancienne patrie. Un contexte inhabituel, des dialogues vivants, un ton juste font de ce très court roman une réussite. (S.La. et B.Bo.)
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Les vivants au prix des morts

 
Auteurs : FRÉGNI René
Paris : Gallimard, 2017
192p.
René est écrivain et vit dans un petit village du Luberon avec la douce Isabelle, institutrice à l’école du village. Pendant quelques années, il a été visiteur de prison aux Baumettes où il animait des ateliers d’écriture pour les détenus. Alors qu’il mène maintenant une vie bien tranquille, à écouter chanter les oiseaux et regarder les fleurs pousser, un condamné, Kader, l’appelle : il s’est évadé et cherche une planque. René hésite, l’aide, ce qui va lui valoir bien des ennuis.
Ni thriller, ni policier, le dernier roman de René Frégni (Tu tomberas avec la nuit, NB avril 2008) s’attarde dans une première partie sur les charmes tendres et bucoliques d’une vie paisible, agreste, claire, routinière et amoureuse, que rien ne paraît devoir troubler. Puis l’écriture se métamorphose et  l'ambiance presque mièvre s’alourdit au fil des pages du poids croissant de peur, de doute, de désordre, d’ombre, de repli, celui du malaise du héros bouleversé, pris au piège de sa propre sensibilité. C’est ce contraste explicite qui fait l’intérêt de l’ouvrage et lui permet d’échapper à la banalité. (M.-F.C. et C.R.P.)
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Quand sort la recluse

 
Auteurs : VARGAS Fred
Paris : Flammarion, 2017
477p.
Tout en cherchant qui a écrasé Laure Carvin avec le 4x4 de son mari, le commissaire Adamsberg s’intéresse à la mort de deux vieillards, près de Nîmes, apparemment victimes d’une araignée, une « recluse ». Captivé par cet animal mystérieux qui fuit l’homme et dont la morsure n’est habituellement pas mortelle, il entraîne son équipe plus ou moins consentante dans une enquête officiellement injustifiable. Croisent son chemin une murène pestilentielle, une famille de merles, des blaps (scarabées), un chat… Et l’araignée, d’où sort-elle ? Pour le savoir, le commissaire remonte le temps jusqu’à un orphelinat des années 1940 et sa bande de mômes tortionnaires, dite « la bande des recluses ».
Au long des pistes tortueuses que suivent le commissaire, l’esprit encore embrumé par l’Islande (Temps glaciaires, NB avril 2015), et ses collaborateurs familiers (Danglard, à l’érudition prodigieuse, Rétancourt, la géante invincible, Veyrenc aux mèches rouges…), le mot « recluse » prend un second sens et révèle une  « femme emmurée ». Plongeant dans le passé de son héros, remâchant, répétant, transformant mots, images, associations d’idées, la sorcière Fred Vargas mélange des faits divers sordides, des créatures perverses, des odeurs méphitiques, et sort de son chaudron une entêtante potion magique. (C.P. et S.L.)
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Sharko

 
Auteurs : THILLIEZ Franck
Paris : Fleuve Éditions, 2017
570p. Collection : Fleuve noir
Hors procédure légale, Lucie, flic au 36 Quai des Orfèvres, tue un homme. Son compagnon Franck, également policier et père de leurs enfants, maquille le meurtre. Rapidement, il apparaît que la victime fait partie d'un vaste trafic de sang sur fond de perversité, satanisme et vampirisme. L'enquête progresse, la tension monte, les coupables sont peu à peu démasqués, mais le mal perdure.
Après l'immense succès de Rêver (NB septembre 2016) Franck Thilliez propose un nouveau et volumineux thriller appuyé sur de solides bases scientifiques et dont l'intrigue, méticuleusement élaborée se noue autour du sang. Il place au centre de l’action ses policiers fétiches, menacés d’être découverts, ce qui amplifie l’angoisse. L’écriture fluide et précise, la construction progressive de la trame témoignent d’un remarquable savoir-faire. D'un côté, un terrifiant réseau où se mêlent trafics, sexe et drogue, sectes de vampires, tortures, morts et projets abominables ; d'un autre, des policiers dont le travail est bien rendu :  implication dans leur mission, rivalités, poids du passé, Malgré des longueurs et quelques scènes presque insoutenables, ce livre fort nous entraîne au plus profond de nos peurs… Glaçant. (L.D. et M.Bo.)
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Le retour de Jules

 
Auteurs : VAN CAUWELAERT Didier
Paris : Albin Michel, 2017
166p.
Jules, labrador dressé pour accompagner les aveugles, est spécialisé dans la détection des épileptiques, depuis qu'Alice, chez laquelle il vivait, a recouvré la vue grâce à une greffe. Elle s'est séparée de Zibal, son ancien amour, devenu leader en phytothérapie. Un matin, un appel téléphonique sème la panique : Jules a disparu. Jugé à tort dangereux, il est recherché pour être euthanasié. Alice et Zibal pourront-ils le sauver ? Leur folle poursuite va-t-elle les réunir ?
Didier Van Cauwelaert (Au-delà de l'impossible, NB janvier-février 2017) remet en scène Jules, ce fameux chien à forte personnalité, quelque peu jaloux des amours de ses maîtres. Il est ici le personnage principal, dont les tribulations sont racontées avec humour. L'auteur nous entraîne dans une relation presque fusionnelle entre maître et chien. Ce roman, bel hommage au travail de ces animaux, fait aussi prendre conscience de l'importance des chercheurs épileptologues qui travaillent à détecter et prévenir les crises. C'est aussi un regard neuf sur la cécité et les invalidités survenues tardivement. Le style reste cependant léger et l'action est menée en ménageant le suspense. (A.V. et F.L.)
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Dans une coque de noix

 
Auteurs : McEWAN Ian
Trad. de l' anglais par France Camus-Pichon.
Paris : Gallimard, 2017
160p. env. Collection : Du monde entier
Il baigne dans son enveloppe translucide, jouit de son océan privé, tend l’oreille et s’instruit. Bientôt vient la fin de ses illusions car Trudy, sa mère, est impliquée dans un complot. Elle a quitté son mari dont elle porte l’enfant, le mettant à la porte de sa propre demeure pour y installer son amant. Entre deux galipettes et trois verres de Sancerre, bébé spécule et commente leurs faits et gestes.
Voici un roman fait pour se détendre, comparé à L’intérêt de l’enfant (NB décembre 2015) ; un mélange de dérision, d’intrigue, de constats alarmants sur l’état du monde et de visions pessimistes mâtinées de ces perspectives séduisantes qui vous incitent à naître. Ian McEwan s’amuse et distrait en donnant la parole à ce foetus qui apprend ce que sont les pulsions humaines en écoutant aux portes. S’il apprécie le vin, il pense parfois au suicide sous les assauts répétés du "plouc" qui n’a cure de son petit crâne malléable. Le ton est léger, les digressions nombreuses, l’humour est au service d’un beau catalogue des bassesses humaines. Il y a dans ce court texte une certaine philosophie prêtée au seul être raisonnable de l’affaire… un foetus ! (Maje et V.A.)
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J’ai toujours cette musique dans la tête

 
Auteur : Agnès Martin-Lugand
Editeur : Michel Lafon
Yanis et Véra ont la quarantaine, s’aiment et ont trois enfants. Tout est merveilleux. Mais Yanis vit de plus en plus mal la collaboration avec Luc, son beau-frère architecte. La rupture se fait lorsque Luc refuse le chantier que Yanis attendait.. Sous l’impulsion de sa femme et financé par Tristan, client providentiel, Yanis se lance à son compte.
Mais qui est Tristan ? Pourquoi aide-t-il tant Yanis ? La famille arrivera-t-elle à survivre à cette situation ?
L’histoire est bien menée, et le livre très agréable à lire

 



Calais mon amour

 
Auteur : Béatrice Huret
Editeur : Kero
Béatrice n’aurait jamais dû s’aventurer sur les chemins de la jungle de Calais : veuve d’un mari policier et sympathisant FN, elle vit avec son fils et sa mère dans la campagne environnante. Une existence tranquille loin de cette jungle, où s’entassent 9 000 personnes. Un soir en sortant du travail, Béatrice prend en stop un adolescent migrant qui lui demande de l’y déposer. Là, elle voit des enfants jouer dans la boue dans des conditions indignes. Sa vie bascule. Elle devient bénévole occasionnelle.
Par amour, elle va abandonner ses préjugés, déplacer des montagnes, s’opposer à des lois absurdes. Il va lui apprendre le courage et la dignité. Calais mon amour est un hymne à la tolérance, un témoignage bouleversant, un livre universel.



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